En janvier, nous fêtons le premier anniversaire de la Zone 30 à Bruxelles. Quelle est votre analyse de cette mesure ?
Notre bilan est plutôt positif : les chiffres montrent que la vitesse et le nombre d'accidents sont en baisse. L'introduction de la zone 30 km/h était certainement une bonne décision et s'inscrit pleinement dans le programme de mobilité et de sécurité routière de Bruxelles. Toutefois, il pourrait y avoir davantage de contrôles à l'avenir. Le nombre de contrôles varie fortement d'une commune à l'autre : dans le quartier de la gare du Nord, par exemple, ils sont plus stricts que dans le centre de Bruxelles. Il y a donc certainement matière à amélioration. La répression est évidemment extrêmement importante, mais à notre avis, l'infrastructure reste le moyen le plus efficace de réduire la vitesse. Il y a encore trop de rues où les voitures peuvent foncer tout droit.
À Oslo, ils ont atteint la "vision zéro". Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?
Dans les pays scandinaves, la sécurité routière et la vision 0 sont une priorité dans tous les services gouvernementaux, à tous les niveaux. C'est moins le cas à Bruxelles : le service de sécurité routière de Bruxelles Mobilité en fait bien sûr une priorité, mais la sécurité des usagers vulnérables est encore souvent mise de côté dans certains projets.
Vous avez eu un entretien avec Ida Kongsrud d'Oslo pendant L’Autre Atelier. Quelles leçons en tirez-vous ? Que pourrions-nous appliquer à Bruxelles ?
Leur projet sur les environnements scolaires est très intéressant. Nous travaillons maintenant avec les rues scolaires et nous nous concentrons sur la rue où se trouve l'école. À Oslo, ils font dézooment et incluent dans leurs plans toute la zone autour de l'école, les "Heart Zones". Ce qui a tout son sens : en effet, une étude de VIAS a montré que la plupart des accidents survenant sur le chemin de l'école ne se produisent pas à la porte de l'école, mais en route vers ou de l’école.
Et y a-t-il d'autres mesures spécifiques pour les piétons ?
Oui, ce qui nous a frappé, c'est que les trottoirs d'Oslo sont toujours vides : pas de poteaux, de voitures mal garées ou d'autres obstacles. Les trottoirs sont réservés aux piétons, ce qui donne un sentiment d'espace et de sécurité.
Si vous pouviez introduire une mesure pour plus de sécurité routière, laquelle serait-elle ?
Des trottoirs traversants ! Mais aménagés de telle sorte que cela indique aux automobilistes qu'ils arrivent dans la zone des piétons et non l'inverse. Des traversées agréables, sûres et faciles sont essentielles.
Et quelle mesure du plan Good Move ?
Les quartiers apaisés. Le principe est bon : supprimer le trafic de transit des quartiers ne peut avoir que des avantages. Mais c'est juste un principe dans Good Move. Nous espérons qu'en pratique, lorsque ce principe sera traduit dans les plans de mobilité communaux, il permettra de réduire efficacement le trafic automobile. Si le principe n'est appliqué qu'à moitié, le trafic se retrouvera sur les axes entourant les quartiers, et ce n'est bien sûr pas le but recherché.
Quels sont les projets à court et à long terme de H4Z à Bruxelles ?
Nous continuons à travailler sur notre mission de base : faire de la sécurité routière une priorité dans tous les plans et à tous les niveaux politiques. Nous sommes déjà très satisfaits des développements autour de ce thème ces dernières années : la sécurité routière n'est plus un simple fait divers, mais quelque chose qui nécessite une action au niveau politique. Nous voulons continuer à nous battre pour cela, les accidents ne sont pas une fatalité, ils ne sont pas inhérents à une ville.
Nous voulons également continuer à travailler avec les groupes locaux. Nous voulons leur offrir un soutien et les outils nécessaires pour lancer des actions et des campagnes dans leurs quartiers. Nous sommes présents dans de nombreuses communes bruxelloises mais nous sommes toujours à la recherche de nouveaux membres : nous aimerions être présents à Anderlecht par exemple !
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